
Le cycle du carbone
Le carbone n'a pas la cote. Et pourtant : cet élément est essentiel à la vie sur Terre, ainsi que l'illustre le fameux "cycle du carbone". Explications.
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Comment marche le système des crédits carbone
La meilleure manière de les mettre à profit
Patrick Greenfield, pour The Guardian
18 janvier 2023
De quoi refroidir beaucoup de ceux et celles qui envisageaient peut-être de recourir à ces précieux crédits... Mais de quoi s'agit-il exactement ? Faut-il vraiment se montrer aussi radical à leur sujet ?

Un crédit carbone est un certificat. Ce certificat atteste de la réduction, de l’absorption ou de l’élimination d’une tonne équivalent CO₂ (CO₂e), ayant été réalisée par l’intermédiaire d’un projet de “contribution carbone” (anciennement “compensation carbone”).
À l’image d’un titre financier, un crédit carbone est émis sur un marché (le marché des crédits carbone, ou “marché volontaire du carbone”) et a donc pour objectif d’être acheté. L’argent obtenu via la vente des crédits carbone sert à financer les projets de réduction, d’absorption ou d’élimination carbone auxquels ils sont rattachés.
N’importe qui. Individus, collectivités, entreprises… Tout le monde peut acheter des crédits carbone pour soutenir la “compensation” de nos émissions de gaz à effet de serre - dont le surplus est, rappelons-le, responsable du réchauffement climatique.
Attention : la contribution carbone ne doit en aucun cas être considérée comme un droit à polluer. Ce n’est pas parce que vous achetez un crédit carbone que ça veut dire que vous ne devez pas vous soucier de réduire votre impact carbone, bien au contraire. En vérité, la contribution carbone ne sert à rien si vous n’avez pas préalablement réduit votre empreinte carbone.
Pour lutter efficacement contre le changement climatique nous devons, dans l’ordre : réduire au maximum nos émissions de gaz à effet de serre, puis recourir à la contribution carbone pour contrebalancer les émissions que nous ne pouvons véritablement pas éviter (ce qu’on appelle les émissions résiduelles).
L’objectif d’un crédit carbone est de soutenir financièrement des projets de contribution carbone, tandis que l’objectif d’un quota carbone est d’imposer un plafond aux entreprises (elles ne sont pas supposées générer plus d’émissions que ce que leurs quotas carbone les autorisent à faire).
Pour synthétiser, on peut donc dire que les crédits carbone s’inscrivent dans un système collaboratif, tandis que les quotas carbone s’inscrivent davantage dans un système coercitif.

Haut Comité Juridique de la Place Financière de Paris
Rapport sur les aspects juridiques et réglementaires des crédits carbone volontaires
Les crédits carbone disponibles sur ce marché peuvent émaner de deux types de projets :
Haut Comité Juridique de la Place Financière de Paris
Rapport sur les aspects juridiques et réglementaires des crédits carbone volontaires
Avant toute chose, les projets qui souhaitent se voir financés par des tiers doivent donc faire l’objet d’une certification.
Cette étape est d’autant plus importante que la principale critique faite aux crédits carbone relève de leur “intégrité”.
Pour être considéré comme “intègre”, un crédit carbone doit en effet répondre à plusieurs exigences :
Haut Comité Juridique de la Place Financière de Paris
Rapport sur les aspects juridiques et réglementaires des crédits carbone volontaires
Cette réalité ne doit pas nécessairement vous dissuader d’investir dans des crédits carbone. Les crédits carbone demeurent un outil utile dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, car les projets qu’ils contribuent à financer sont utiles… sous réserve d’observer un certain nombre d’exigences. Nous insistons sur le fait que sans travail préalable sur votre empreinte carbone, l’achat de crédits carbone ne sera pas pertinent. En revanche, si vous êtes d’ores et déjà engagés dans un processus de décarbonation avec des objectifs de court, moyen et long terme (supposés vous amener à une réduction optimale de vos émissions) et que vous souhaitez aller plus loin, alors vous pouvez considérer la question des crédits carbone. Attention, néanmoins, à vérifier que ces derniers se rapportent à des projets dûment approuvés par des autorités compétentes en la matière.
Sachez qu’en France, il existe un label créé par l’État et permettant d’attester du fait que les projets labellisés contribuent véritablement aux objectifs de décarbonation nationaux fixés par la Stratégie Nationale Bas Carbone. Ce label porte le nom de “Label Bas Carbone”.
Ministère de la Transition Écologique
11 septembre 2025
Pour les projets disposant du Label Bas Carbone, sachez qu’en tant que financeurs potentiels, vous pouvez consulter directement le registre de projets du LBC. Quant aux porteurs de projet, rien ne les empêche d’aller eux aussi à la rencontre des financeurs potentiels, en les démarchant directement.
Ministère de la Transition Écologique
11 septembre 2025
Le prix d’un crédit carbone n’est pas fixe. Il dépend de multiples facteurs parmi lesquels :
On peut, en revanche, établir des moyennes. D’après l’IFPEN, en 2023 (année mouvementée du fait des questionnements soulevés quant à l’intégrité des crédits carbone), “le prix moyen payé par les acheteurs pour un crédit carbone a également diminué, passant de 7,4 USD/tCO₂e à 6,5 USD/tCO₂e.”
Coût d’un crédit carbone = Coût des investissements pour le projet / Volume total d’émissions séquestrées (en tonnes de CO₂e)
D’après le site Stock CO2, En France, ce coût se situe généralement entre 30€/tCO₂e et 50€/tCO₂e.