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Privilégiés pour leur praticité et leur rapidité, l'avion et la voiture sont pourtant de gros contributeurs au réchauffement climatique. Mais l'un vaut-il mieux que l'autre ?

Selon les chiffres fournis par le Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, l’empreinte carbone des transports se décompose comme suit :
En définitive, plus de la moitié de l'empreinte carbone de ce secteur serait donc imputable à la voiture. Un constat qui n'est finalement pas surprenant : d'après l'Insee, en 2017, 74 % des actifs en emploi qui se déplaçaient pour rejoindre leur lieu de travail utilisaient leur voiture (16 % prenant les transports en commun, et 8 % recourant à la marche et au vélo).
Plus frappant encore : la voiture représentait pas moins de 60 % des déplacements domicile-travail, pour des distances pourtant inférieures à 5 kilomètres. Un constat qui s'explique en partie par la moindre densité des réseaux de transports en commun au sein des zones les moins urbanisées.
Insee
19 janvier 2021
En 2025, le baromètre d’Alphabet France (en partenariat avec l'Ifop) a confirmé le chiffre de l'Insee : à cette date, 75 % des actifs français utilisaient toujours une voiture dans le cadre de leurs trajets domicile-travail. Mais qu’en est-il vraiment d’un point de vue écologique ?
Une voiture thermique est un véhicule fonctionnant grâce à un carburant issu des énergies fossiles. Selon l’ADEME, une voiture à essence engendrerait l’émission de 218 gCO₂e par km - l’équivalent de 2 km en bus thermique et de 74 km en TGV.
Dans le détail :
Par ailleurs, en 2022, les distances parcourues par les voitures françaises étaient en hausse de 9,9 %, tandis que le parcours annuel moyen augmentait de 9,2 % (à 11 960 km par véhicule).
Une voiture électrique est un véhicule recourant à un moteur électrique pour tout ou partie de sa propulsion. Au sens du site Connaissances des Énergies, on distingue les voitures 100 % électriques, les voitures hybrides rechargeables et les voitures à prolongateur d'autonomie.
Selon l'ADEME, une voiture électrique engendrerait ainsi l'émission de 103 gCO₂e par km. Dans le détail :
Au 1er janvier 2023 en France, les voitures électriques comptaient pour seulement 1,5 % du parc automobile français. Un chiffre bas, mais en progression.
Ministère de la Transition Écologique
21 novembre 2023
Toujours selon le site du Ministère de la transition écologique, la part des motorisations électriques et hybrides rechargeables a représenté 21,2 % des ventes en France en 2022, contre 18,0 % en 2021. Une tendance lente (trop lente ?) à l'accroissement, qui irait a priori dans le bon sens, ainsi que le souligne Carbone4.
Carbone4
22 février 2022
Carbone4
22 février 2022
Ces performances ne doivent toutefois pas constituer un prétexte à la surexploitation de la voiture électrique, au risque de produire un effet rebond. Chercher à répliquer les modèles de voiture les plus imposants (type SUV) au format électrique s'avérerait par ailleurs contre-productif, dans la mesure où la masse du véhicule impacte directement la quantité d'énergie nécessaire pour le faire fonctionner. Même au format électrique, les voitures au gabarit important seraient très consommateurs en énergie.
D’après l’ADEME, en 2019, les émissions induites par les vols intérieurs et internationaux au départ de la France s’élevaient à 24,2 millions de tonnes de CO₂e (soit 85 % d'augmentation depuis 1990). Pour se faire une idée, ceci correspondait à 5,3 % des émissions globales de la France.
Selon le simulateur de l’ADEME, emprunter l'avion reviendrait à émettre 259 gCO₂e par km. Dans le détail :
Les émissions du transport aérien sont principalement liées à la consommation de kérosène, qui émet 3,01 kg de CO₂ par litre. Au total :
Pour évaluer correctement l'impact environnemental de chacun de nos modes de transport, il faut l'étudier sur l'ensemble du cycle de vie. On ne peut pas, par exemple, se contenter de dresser des comparaisons sur la base du niveau de consommation de carburant (même si cet aspect compte bien évidemment).
Le problème, c'est que les impacts environnementaux de nos modes de transport ne se cantonnent pas uniquement aux émissions de CO₂ ou de gaz à effet de serre en général.
Carbone4
11 octobre 2022
De la même manière, si on souhaite évaluer convenablement l'impact de nos modes de transport sur le long terme, il est impératif de se pencher sur les implications de la construction des infrastructures qui permettent à certains d'entre eux de fonctionner : les aéroports, les gares, les voies ferrées, etc.
En 2022, Carbone4 a tenté de produire une estimation à court et long terme de l'impact carbone de nos différents moyens de transports, pour une fourchette de distance parcourue entre 400 et 1000 kilomètres (voir tableau ci-dessous). Or, les chiffres communiqués tenderaient à démontrer que si l'impact de la construction n'est pas négligeable, il ne vient pas modifier le classement des modes de transport les plus polluants. L'avion court courrier occuperait ainsi la tête du podium. Talonné de près par le véhicule thermique (utilisé pour de l'autosolisme, c'est-à-dire par un seul usager).
| Mode de transport | Intensité carbone à court terme (hors construction) | Intensité carbone à long terme (avec construction) |
|---|---|---|
| Avion court-courrier | 262 gCO2e/passsager.km | 264 gCO2e/passsager.km |
| Voiture thermique - autosolisme | 173 gCO2e/passsager.km | 240 gCO2e/passsager.km |
| Voiture électrique - autosolisme | 18 gCO2e/passsager.km | 112 gCO2e/passsager.km |
| Voiture thermique | 79 gCO2e/passsager.km | 109 gCO2e/passsager.km |
| Voiture électrique | 8 gCO2e/passsager.km | 51 gCO2e/passsager.km |
| Autocar | 28 gCO2e/passsager.km | 30 gCO2e/passsager.km |
| TGV | 3 gCO2e/passsager.km | 10 gCO2e/passsager.km |